L’invasion par les punaises de lit est une problématique en forte croissance, notamment en Île-de-France ; tous les types d’établissements recevant du public sont touchés. Les punaises de lit appartiennent à l’ordre des Hémiptères ; l’espèce la plus répandue est Cimicidae lectularius. Les punaises de lit sont très difficiles à éradiquer, du fait de leur discrétion, de leur résistance croissante aux insecticides, de leur forte reproduction (5 à 15 œufs par jour). Actives la nuit, elles affectionnent l’obscurité, fuient la lumière et le froid. Hématophages, elles sont attirées par l’Homme et se nourrissent pendant son repos. Les piqûres, caractéristiques, provoquent des atteintes dermatologiques et parfois des réactions allergiques à leur salive. Les effets psychologiques induits par les infestations sont parfois profonds, accompagnés de troubles psychiques (crises d’angoisses, insomnies, paranoïa). Les salariés peuvent être infestés par le biais de leurs effets personnels (ourlets de vêtement…). Par ailleurs, le recours aux traitements chimiques peut endommager gravement la santé s’il n’est pas correctement encadré. Un médecin du travail d’un secteur parisien de l’ACMS a reçu un salarié brûlé à l’avant-bras suite à l’utilisation d’un insecticide corrosif contre les punaises de lit, au sein d’un foyer d’hébergement. À sa demande, un intervenant en prévention des risques professionnels (IPRP) est intervenu pour accompagner l’adhérent dans la mise à jour de son document unique. À cette occasion, la problématique des punaises de lit a été soulevée. Après avoir réfléchi à l’origine de l’infestation du foyer d’hébergement, des pistes de prévention ont été proposées, comme des protocoles d’actions préventives, des sensibilisations et des moyens de lutte inoffensifs pour les salariés. En parallèle, l’IPRP a contacté un bâilleur social de la ville de Paris ayant subi un pic d’infestation en été 2017, pour entrevoir des solutions complémentaires. À ce jour, la problématique des infestations de ce bâilleur n’est pas totalement résolue mais les dispositifs de suivi des infestations et de lutte se poursuivent. La question des coûts à déployer pour éradiquer efficacement les punaises de lit constitue un frein. L’état ne soutient pas les établissements confrontés aux punaises lit, en raison du caractère apparent anodin des effets sur la santé. La communication sur ce sujet est réprimée du fait de la mauvaise publicité induite. Les services de santé au travail représentent, par la relation privilégiée du médecin du travail avec l’adhérent, un relais pour entrevoir des moyens de lutte efficaces contre les punaises de lit, tout en assurant la sécurité des salariés.